Réunion Ministérielle de la Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD-8)
Dimanche 27 Mars 2022 – par vidéoconférence
Excellence Monsieur Hayashi YOSHIMASA, Ministre des Affaires
Étrangères du Japon,
Excellence Mesdames et Messieurs les Ministres ,
Permettez-moi tout d’abord de vous adresser nos sincères félicitations pour la tenue de cette réunion ministérielle ainsi que la qualité des dispositions prisespour que nos échanges puissent se tenir dans de bonnes conditions. La Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD) qui en est à sa 8 e Edition cette année reste pour nous une plateforme de choix pour échanger sur des sujets d’actualités d’intérêt commun. C’est toujours un insigne honneur pour moi de prendre part à cet important évènement où seront abordés les enjeux qui s’articulent autour de nos objectifs communs de Paix et de Stabilité.
Le monde a traversé depuis notre dernière réunion ministérielle une crise sanitaire sans précédent qui a eu un impact sur la planète toute entière, et a fragilisé plus particulièrement l’économie africaine. Le continentafricain a néanmoins su faire preuve de résilience grâce notamment à la réactivité des gouvernements, à son expérience dans la gestion des pandémies mais surtout grâce à la jeunesse de sa population. La République de Djibouti apprécie à sa juste valeur la contribution constante du Japon en faveur du développement économique et social de Djibouti par l’octroi de financements sous forme de don dans divers projets de coopération réalisés avec la JICA dans des domaines variés tels que la santé, l’éducation, les infrastructures etc. L’aide au développement du Japon s’inscrit en effet dans le cadre du développement durable de l’Afrique à travers notamment des ODA.
Djibouti de son coté ne ménage aucun effort pour lutter contre la précarité qui touche les populations les plus vulnérables, ce qui peut avoir un impact sur la sécurité puisque des phénomènes comme la pauvreté et le manque de perspective peuvent s’avérer être un terreau propice à des menaces tel que le terrorisme. D’ailleurs mon pays abrite le centre régional de l’IGAD pour la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent (ICEPCVE) qui offre les outils nécessaires à travers des ateliers, formations et apprentissage en ligne et en présentiel, destinés aussi à la société civile, chefs religieux et d’autres acteurs afin de renforcer leur résilience et leur capacité à contrer l’idéologie extrémiste violente. Djibouti propose que le Japon, par le biais de l’IGAD, coopère dans
les domaines d’interventions du Centre qui a son siège à Djibouti (Formations et apprentissage, Recherche et Innovation, Connectivité, …).
Le Gouvernement de Djibouti continue aussi de participer activement à la sécurisation du Détroit de Bab El Mandeb considéré comme un des points de passages maritimes les plus importants au monde. Mon pays a pris de nombreuses dispositions, et c’est d’ailleurs dans le cadre de la lutte contre la piraterie maritime que nous accueillons depuis 2011 la base logistique des Forces d’auto-défense du Japon dont nous saluons l’exemplarité puisqu’ils se sont illustrés depuis plus de dix ans par un comportement irréprochable, mais aussi par un soutien constant et une disponibilité au quotidien. Il faut rappeler que la sécurité des navires qui empruntent le Golf d’Aden se joue également en grande partie sur terre, et qu’il n’existe pas d’alternative aur enforcement des institutions somaliennes. C’est en poursuivant cet objectif que Djibouti organise de nombreuses formations dédiées à des unités de la police somalienne en partenariat avec de nombreux partenaires. Plusieurs bataillons des Forces Armées Djiboutiennes ont été déployés depuis 2012 pour la sécurisation de la ville de Beledweyne et de ses environs dans l’État de Hirshabelle dans le cadre de la mission africaine AMISOM qui arrive bientôt à son terme. Cela témoigne de la volonté de Djibouti de lutter contre le groupe terroriste Al-Shabab qui regagne du terrain en profitant de crises politiques à répétition que traverse la Somalie ces dernières années. Le Japon qui possède à Djibouti son unique base militaire à l’étranger pourrait mettre à profit la présence des Force d’auto-défense japonaises (JSDF) pour accroître la coopération civilo-militaire à travers le volet d’assistance humanitaire pour apporter des réponses adéquates à la suite de catastrophes naturelles qui pourraient survenir dans la région de la Corne de l’Afrique (Inondations, lutte contre les effets du changement climatique…). Toujours sur le plan régional, les enjeux climatiques et la préservation des littoraux sont des questions intrinsèquement liées aux problématiques de sécurité et de stabilité puisque ces défis poussent un pan entier de cette jeunesse africaine vers la voie de l’exil. La sécurité alimentaire de millions de gens en Afrique repose notamment sur la pêche, c’est pourquoi la lutte contre la pêche illicite ainsi que la préservation de la biodiversité marine demeure une priorité nationale pour Djibouti. Le Japon pourrait partager son savoir-faire sur la pêche et l’aquaculture en collaboration avec la FAO qui œuvre pour le renforcement de la résilience dans les domaines de la pêche artisanale pour l’amélioration de la nutritionet de la sécurité alimentaire. La République de Djibouti continuera son action diplomatique en faveur des questions de paix et de stabilité au profit de notre région et du continent Africain, spécialement au sein du Conseil de Paix deSécurité de l’Union Africaine où nous venons d’être réélus durant le mois de Février pour un mandat de trois ans.
Je vous remercie